Être en paix avec le pet

Un mot qui fait rire petits et grands,
mais qui fait pleurer celui qui le sent.
Il vient de l’intérieur pour raconter une histoire.
Il sort en silence ou avec son tambour.
Il est souvent l’objet d’humour.
Accusé de trahison, il n’est pas là sans raison.

Sa présence est souvent cachée,
mais sa source est très recherchée.
J’ai suivi sa trace non pas dans le sens de sa dispersion,
mais dans sa cause la plus profonde.
C’est ainsi que j’arrive à son origine
pour vous dévoiler sa racine.

Quoi de mieux qu’un petit poème pour rentrer dans un sujet aussi délicat ? 

Inspirée par cette curieuse fonction intestinale, j’ai parcouru l’univers de notre physiologie pour élucider la raison de son existence. Pourquoi il est là et qu’est-ce qu’il essaie de nous dire ?

Produire ou subir, d’une certaine façon nous sommes tous concernés.

Le pet, ou flatulence pour faire plus joli, est une production de gaz issu de la fermentation ou de la putréfaction dans le tube digestif. Attention, n’en faites pas trop, il n’y a aucune chance d’entrer dans le CAC40, aussi abondante soit votre production. Cela ne fonctionne pas pour recharger votre bouteille de gaz non plus. Cet article n’a pas pour objectif de vous faire faire des économies sur la matière première, ni de concurrencer les grands industriels. Il est plutôt orienté vers la santé, et notamment pour comprendre la faculté de notre organisme à s’exprimer de différentes manières.

Les flatulences sont produites lors de la digestion des aliments. Lorsque les aliments se sont décomposés dans l’intestin, des gaz tels que le méthane, l’hydrogène, et le dioxyde de carbone sont produits. Ces gaz s’accumulent dans l’intestin et sont ensuite expulsés sous forme de flatulences. Ce processus est naturel et fait partie du fonctionnement normal du système digestif.

Il existe plusieurs types de flatulences : excessives, silencieuses, audibles, malodorantes et non malodorantes. 

Les flatulences excessives, également connues sous le nom de météorisme, se réfèrent à une augmentation anormale de la production de gaz intestinaux qui se traduit par des gaz excessifs et des ballonnements. Cette condition peut résulter de divers facteurs tels que la consommation de certains aliments, des troubles gastro-intestinaux, des déséquilibres de la flore intestinale ou des maladies sous-jacentes. Les symptômes courants incluent des gaz fréquents, des ballonnements, des douleurs abdominales et des inconforts digestifs.

Les flatulences sont sonores lorsque le gaz est expulsé rapidement ou en grande quantité car le mouvement du gaz à travers le rectum crée des vibrations qui produisent le son que nous entendons. La variation des sons produits peut dépendre de plusieurs facteurs, tels que la composition des gaz, la vitesse de leur expulsion, et même la forme et la tension des muscles autour de l’anus. Ainsi, les ténors sont dû à des muscles tendus (voie serrée).

Les flatulences silencieuses sont le résultat de l’expulsion de gaz sans produire de son audible. Cela peut se faire lorsque la pression du gaz expulsé est similaire à la pression environnante. Mais lorsque l’art s’introduit dans l’action, une expulsion lente peut réduire aussi la création de vibrations. Ni vu, ni connu.

« Le silence est d’or », dit le fameux proverbe. Mais pas toujours. Lorsque les flatulences silencieuses sont très odorantes, elles sont issues de la putréfaction et non pas de la fermentation. La putréfaction est le processus de décomposition des matières organiques par des micro-organismes anaérobies. Ce processus de dégradation entraîne la libération de composés chimiques et de gaz tels que le sulfure d’hydrogène à l’odeur nauséabonde d’œuf pourri, très toxique. La putréfaction se produit principalement dans le côlon descendant (gauche). Elle favorise les bactéries pathogènes et peut irriter le colon. 

Ainsi, les flatulences peuvent être odorantes ou sans odeur en raison de la présence ou de l’absence de composés sulfurés. La présence de ces composés est influencée par la composition de la flore intestinale et peut varier d’une personne à l’autre en fonction de différents facteurs tels que l’alimentation et la santé intestinale. Les bactéries présentes dans l’intestin décomposent les aliments non digérés par fermentation ou putréfaction, produisant ainsi ces gaz. L’odeur est dû à la composition chimique du gaz.

Processus de digestion

La digestion est un processus complexe qui débute dans la bouche, où les aliments sont broyés par les dents et mélangés à la salive, qui contient des enzymes digestives. Ensuite, les aliments mâchés passent par l’œsophage jusqu’à l’estomac, où ils sont mélangés à des sucs gastriques acides pour former le chyme. Le chyme est ensuite progressivement libéré dans l’intestin grêle, où les nutriments sont absorbés par la paroi intestinale.

Une fois dans l’intestin grêle, les nutriments sont absorbés dans la circulation sanguine pour être utilisés par l’organisme. Les aliments non digérés passent dans le gros intestin, où les bactéries les décomposent, produisant des gaz comme le méthane, le dioxyde de carbone et l’hydrogène. Ces gaz peuvent provoquer des flatulences lorsqu’ils s’accumulent et sont expulsés par l’anus.

Causes possibles

Les principales causes des flatulences sont la consommation de certains aliments riches en fibres ou en glucides fermentescibles, mais également la mauvaise digestion, une stagnation des selles dans le côlon ou d’autres déséquilibres du microbiote intestinal.

Et le stress dans tout ceci ?

Le stress exerce une influence significative et peut perturber le processus de digestion de plusieurs façons, ce qui peut entraîner des problèmes gastro-intestinaux. Lorsque nous sommes stressés, notre corps libère des hormones telles que le cortisol et l’adrénaline, qui peuvent ralentir la digestion en inhibant le fonctionnement normal du système digestif. 

De plus, le système nerveux autonome qui dirige les fonctions involontaires du corps se subdivise en système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique. Ils jouent tous deux un rôle essentiel dans la régulation de la digestion.

Le système nerveux sympathique est responsable de la réponse « fight or flight » (combat ou fuite) du corps. Il est activé dans les situations de stress ou d’urgence, augmentant la fréquence cardiaque, dilatant les bronches et mobilisant l’énergie pour faire face à la situation. En revanche, le système nerveux parasympathique est responsable de la réponse de « repos et digestion » du corps. Il est actif lorsqu’une personne est détendue, ralentissant la fréquence cardiaque, favorisant la digestion et permettant au corps de se reposer et de récupérer.

Ainsi, le système nerveux parasympathique stimule la digestion en favorisant la sécrétion salivaire, la motilité gastro-intestinale et la libération d’enzymes digestives. Il favorise également l’absorption des nutriments par l’organisme. En revanche, le système nerveux sympathique a un effet inhibiteur sur la digestion. Lorsqu’il est activé, par exemple en cas de stress, il réduit la sécrétion salivaire, diminue la motilité gastro-intestinale et restreint la circulation sanguine vers les organes digestifs. Cela peut entraîner une sensation de « ventre noué » ou des problèmes digestifs lors de situations stressantes.

De cette façon, le stress peut perturber l’équilibre entre ces deux systèmes, affectant négativement la digestion et pouvant conduire à des troubles gastro-intestinaux tels que des douleurs abdominales, des ballonnements etc. De plus, il peut également affecter les habitudes alimentaires, poussant certaines personnes à consommer des aliments peu sains, ce qui a également un impact négatif sur la digestion.

Mesures à prendre

Il est clair que s’occuper de son système digestif n’est pas juste une histoire de confort personnel. C’est aussi un partage social. Nous pouvons partager un même repas à table, mais il s’avère que nous partageons également ses conséquences. 

L’identification précise des causes des flatulences est essentielle pour prendre des mesures efficaces en matière de santé digestive. Pour déterminer les causes spécifiques, il est recommandé de tenir un journal alimentaire pour repérer les aliments déclencheurs, de consulter un professionnel de la santé pour évaluer la digestion et l’état gastro-intestinal, et de surveiller les symptômes liés au stress ou à d’autres problèmes de santé. Une fois les causes identifiées, des mesures appropriées telles que des ajustements alimentaires, des changements de mode de vie peuvent être envisagés pour améliorer la santé digestive.

Bien évidemment, une consultation médicale est recommandée pour déterminer la gravité de la situation. Gardez bien à l’esprit que cela reste un symptôme qui ne nécessite pas de démonstration en direct. Une simple explication orale est suffisante. Par la suite, votre médecin est la seule personne compétente à poser un diagnostic et à imposer un traitement médical. 

Finalement

Fabriquer du gaz reste un travail d’équipe. Depuis l’entrée jusqu’à la sortie, la nourriture passe d’organe en organe pour être digérée et assimilée. Chaque détail compte, et la moindre perturbation ou substance non digérée engage un processus de dégradation par le biais de la flore intestinale. Alimentation adaptée, gestion du stress, microbiote équilibré. Trois clés qui ouvrent les portes vers la santé intestinale optimale et vers la vie sociale épanouie. 

Alors, on pète la forme ?